Juillet 2013, là où il faut profiter de l’été !

Et voilà finalement le nouveau ring !!!! Un beau 20 par 60 mètres, clôturé et où il ne manque que les lettres. Le rêve pour galoper les grands chevaux !

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Voilà un peu de travail avec Domingo, en rêne allemande pour seulement lui montré là où je veux son nez. C’est la recherche du contact qui n’est pas facile pour lui car il n’ose pas, car son cou et son dos sont bloqués et il doit apprendre à s’étirer.

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Et puis changement d’attitude, en position concours, à la suite d’une demi-parade sur la rêne extérieur, comment on voit bien qu’il élève l’avant-main, que ce n’est que le commencement et qu’il a tout ce qu’il faut pour s’exécuter quand son dos sera plus fort encore et surtout plus souple. Il doit apprendre le véritable contact car dès que je relax mes mains, il accélère au lieu de se relaxer. Dures dures les bases !

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Les chaleurs de juillet m’amortissent comme jamais ! Avec le sevrage, tout devient une torture; Mon Dieu que c’est dur !

Je prépare aussi l’arrivée de Bodhi et donc envisage de lui trouver un ou deux amis pour maximiser sa croissance et aussi d’apprendre la vie de cheval, le langage de la harde. Ma recherche s’est finalement arrêtée sur un poulain en Allemagne, Durengo, une lignée Demirel par DiMaggio ayant pour mère une Florencio-Prince Thatch xx. Les deux poulains partageront mes frais de voyage et devraient être ici en octobre.

Domingo guérit son épaule, met de plus en plus de poids sur celle-ci et dès lors, la fourchette sous son pied a doublé de volume. Je suis très contente ! Vers la fin de juillet, je suis donc partie faire une clinique avec mon amie Anne-Marie Bélanger à la Ferme La Belle Époque. Durant les cours, elle m’a conseillé de ralentir considérablement les allures et nous avons donc travaillé hanche en dedans, épaule en dedans au pas et puis dans un très petit trot pour que Dodo puisse comprendre où mettre ses pattes et comment garder son équilibre. Anne-Marie me dit qu’il a beaucoup d’avant, donc pas nécessaire de pousser le cheval mais bien de le ralentir afin qu’il puisse comprendre ce qu’il fait.

Ces cours m’ont ouvert sur d’autres solutions et cela a aussi permit à mon bon cheval de relaxer, de comprendre et surtout, il ne se fait plus chicaner. Le voilà donc heureux quoique au début cela le stressait un peu mais rapidement il a compris ce que j’attendais de lui. Après quelques conseils sur le placement de mon assiette et sur le placement de la tête de Domingo, tout est revenu. Mon beau cheval a retrouvé sa grâce et sa force ! Donc nous avons eu 2 jours de pur plaisir à travailler dans des cadences très lentes.

En revenant à la maison, je m’inscrit donc à la compétition qui se tiendra le 11 août à Laval, en niveau 2 et j’ai l’intention d’avoir du plaisir et aussi d’obtenir des juges des commentaires qui nous aideront à aller plus loin. De plus, retourner chez Anne-Marie afin d’améliorer mon cheval et ce, dès le mois d’août.

Me voilà très motivée ! Je monte aussi Drakkar et la petite Smoothies, quant à elle pour la première fois en solo. Cette dernière est intelligente et apprend très vite ! La voilà déjà sur le mors après seulement deux séances de travail !

Smoothies au pas

Mon sevrage de la morphine a continué durant le mois mais une fin de semaine, ma douleur à l’épaule gauche est revenue en force et j’ai souffert énormément. Je ne savais plus quoi prendre pour me soulager. Finalement les Tylénol et les interdoses de Dilaudid m’ont permis de calmer la douleur. Après une rencontre avec ma médecin en soins palliatifs, elle m’envoie passer un scan thoracique pour évaluer cette douleur. Deux jours plus tard, elle me rappelle pour m’annoncer que la tumeur dans la zone de la rate a pris de l’expansion, envahis le diaphragme et de fait, elle est la cause de ma douleur à mon épaule.

Le cancer a repris du service et elle va m’organisée une rencontre avec mon oncologue pour que j’ai des examens plus approfondis au plan abdominales. Ce que j’espère toujours, c’est l’existence d’une chimio qui pourra peut-être ralentir le processus avant que je sois obligée de me remplir de morphine à nouveau.

J’ai reçu cette nouvelle avec sérénité; de toute manière, je me dit que logiquement, le cancer ne pouvait rester tranquille bien longtemps et que c’était heureux que j’ai pu survivre autant d’années. Une journée est donc une de plus arrachée à la maladie, une de plus pour pouvoir monter  et vivre ! Et ce sera toujours ainsi.

Continuer ma progression avec les chevaux, accueillir les poulains cet automne sera déjà assez de raisons pour pouvoir vivre sereinement. Si il existe un traitement visant à pouvoir m’aider à vivre ces mois sans être obligée de prendre de la morphine, j’ai des chances de me souvenir des bons moments et de ne plus m’endormir partout. Je n’ai pas perdu l’espoir de vivre encore quelques bons mois de bonheur.

Juin 2013

Le mois de juin débute donc par la poursuite de mon sevrage de la morphine. Mis à part quelques problèmes de calcul de dose qui me démontre à quel point un sevrage trop rapide engendre des problèmes physiques et psychologique importants, donc j’ai appris à ne pas être trop ambitieuse dans ma réduction des doses.

Quand je suis sortie du bureau du médecin oncologue, le 13 décembre 2009, je devais nécessairement retourner à la maison pour y mourir et les soins palliatifs m’ont donc traités sur cet état de chose, sans se poser de question sur ma santé générale. De même aucun examen durant les deux ans et demi ne furent fait. De mon côté j’écoutais mes douleurs avec anxiété donc on augmentait les doses de morphine.

Je retourne à la case départ, le couraillage des traitements possibles en cancer gynécologique, une possible rencontre à Notre-Dame avec les chercheurs. Je n’ai pas fini de vivre !!! Donc de me battre encore et toujours.

Je monte Domingo depuis deux mois et je réalise quelques trous dans son entraînement. Il pèse beaucoup sur le mors, devient fort et n’utilise pas son dos. Ce cheval a appris à faker les allures. Cela se manifeste surtout par une colère dans le reculer. Donc je reprend donc les bases avec lui, le go forward coming back de Edward Gal m’aide énormément à aider Domingo à engager les postérieurs, les flexions, les transitions trot-arrêt pour l’empêcher de peser sur le mors. Je n’aime pas sa façon de se coucher sur la jambe intérieure dans les cercles donc beaucoup de demi-parades pour le redresser, ralentir son trot car il a tendance à courir. Je dois donc monter avec des mains légères qui ne s’opposent jamais à la bouche du cheval, avec mon assiette, mes abdos et je tente de convaincre Dodo d’utiliser son dos et de créer l’impulsion de l’arrière vers l’avant sans courir. Aussi il a appris à se sortir la langue surtout en main droite, surtout quand je le plie..Des habitudes difficiles à défaire, un dos à rebâtir, des blessures à guérir mais heureusement il est entre bonne main et a toute la latitude pour se refaire une santé.

L’ostéopathe est venue et constate une vieille blessure à l’épaule droite qui aurait pu le faire boiter mais Dodo est fort et endure depuis on ne sait quand. Quelques vertèbres de déplacées, le bassin mal enligné complète le portrait. Donc repos de 5 jours et retour très progressif par la suite sans travail latéral au début. Sa vie au champs commence à débloquer son dos. Je le regarde trotter avec vigueur, les membres qui se propulsent en avant et je tente d’analyser ma façon de monter pour recréer ces allures naturelles. Ce sera mon défi pour les prochaines semaines.

C’est drôle comment une blessure à l’épaule a des conséquences sur la qualité de la fourchette du sabot. Son sabot droit montre une fourchette anémique comparativement à l’autre. Aussi il refusait de croiser les membres dans une simple cession à la jambe, se sauvait de cette figure et c’était pas normal considérant qu’il a fait du niveau 2 l’an dernier.

Drakkar va très très bien de son côté; il se dépose sur le mors, se dirige par les jambes et l’assiette. Il commence à être plus droit et je réussi à le plier de chaque côté dans son corps. Le galop s’améliore beaucoup. Je réalise comment les années d’analyse et d’études des techniques justes avec Pia mais aussi en analysant Edward Gal, Carl Hester, aussi en ayant subscrit au site de dressage training on line m’a énormément aidé à corriger mon équitation. Monté les poulains m’a appris à les écouter dans leur langage corporel.

Mon chum m’a donné le plus beau des cadeaux: un beau ring de 20 mètres par 60 ! Enfin je pourrai galoper les grands chevaux sur une surface plus grande ! Il sera prêt si il arrête de pleuvoir un peu car on a du remplir des fossés donc les côtés sont encore mous.

Le mois de juin se déroule ainsi, à monter et à aussi réorienter ma pensée. J’ai aussi commencé à me sevrer de toute cette morphine, à raison de 3 mg par semaine; c’est peu mais quel effet sur le corps ! Je plains ceux et celles qui ont une dépendance psychologique à cette drogue..Cela doit être très pénible, déjà le corps en prend un coup, en douleur, en faiblesse. Chaque semaine je dois donc restée couchée une journée complète. J’ai commencé à 111 mg par jour et à la fin du mois, je suis à 72 mg et j’en suis fière.  Je suis plus réveillée aussi, j’ai plus d’énergie et curieusement pas vraiment de douleurs, sauf mon épaule gauche qui gémit à tous les jours. Dans le cancer, il y a ce que l’on appelle les douleurs associées, donc des douleurs qui apparaissent quelquefois très loin du site premier des métastases; mon épaule gauche est donc une douleur associée.

La visite chez l’oncologue s’est bien déroulée; en fait mon médecin était très heureux de me revoir. Après avoir examiné le résultat de l’échographie, il me mentionne que si les tumeurs n’ont pas grossies en deux ans et demi, il est fort probable qu’elles demeurent ainsi durant plusieurs années. Il termine en me disant que sa porte est toujours ouverte, que j’ai toute une personnalité et que Dieu est de mon côté. Il n’y a pas de nouveaux traitements dans le cancer de l’ovaire et j’ai reçu tous les traitements disponibles.

L’avenir m’inquiète un peu et trop de questions voyagent dans mon esprit. Surtout le retour au travail et la fin du sevrage ; comment se passeront-ils ces évènements ? Comment serait-je reçue à mon emploi ? Comment vais-je gérer les douleurs provenant des adhérences ? Sans parler du cancer, toujours là. Les chevaux et l’équitation m’aide beaucoup à relativiser, à mettre de côté ces anxiétés et me repose le cerveau. Je dois apprendre à faire confiance en l’avenir.

Bodhi, mon beau poulain allemand, a remporté une troisième place dans une compétition de poulain. Il fait tourner les têtes et déjà des offres d’achat se sont manifestées mais il n’est tellement pas à vendre ! Aussi, après plusieurs discussions, nous travaillons pour son arrivée en octobre au lieu de avril 2014; ainsi nous pourrons l’élever plus jeune.  J’ai vraiment hâte de le voir en vrai !

Avril et Mai 2013

J’ai jumelé les deux mois car que dire de Avril sinon que le mois commence dans la boue. La nature nous envoie de la neige, un relent de l’hiver qui ne fini plus, le froid qui semble aussi faire parti du paysage. On est à bout !

Ainsi se présente les deux première semaines de ce mois d’avril. Et ensuite tout change; la chaleur s’installe tranquillement pour le bonheur de mes os. Ça sèche aussi.

Le 14 avril, une naissance attendue ! Celle du poulain Bodhi, un hanovrien que j’avais commandé l’an dernier, en cachette de mon chum. Bodhi a pour père Benicio, un bel étalon par Bellissimo M et Velten Third, qui a gagné le Championnat de 6 ans en Allemagne avec des pointages de 10 pour le pas, 10 pour le trot et 9 pour le galop, battant son propre père. Il est magnifique ! Sa mère, Carisma, a fait une belle carrière en sauteur; sa lignée est Calypso et Garduland II. Dès sa naissance Bodhi dont le nom est d’origine bouddhiste et signifie l’illumination, présente déjà les caractéristiques de son père Benicio; il est un magnifique petit poulain qui m’enchante.

Bodhi 5 jours

Bodhi arrivera donc au Canada en avril 2014 et sera entraîné éventuellement par Roberta Morris dont il sera le cheval de compétition en dressage. C’est un vœux que j’ai fait l’an dernier, une sorte de testament et de don à cette cavalière qui a gagné une médaille d’argent par équipe aux jeux Pan Américain en 2012. Elle travaille très fort, est honnête et surtout, elle n’est pas soutenue par le milieu dont mérite cette chance.

Les exploits de Bodhi ont attiré l’attention en Allemagne et déjà on a reçu l’invitation de se présenter à la station d’étalon Gestüt Famos. De plus les allemand voudraient bien garder Bodhi pour pouvoir le présenter aux différentes compétitions vers 3 ans mais son avenir est au Canada dans nos classes de performance et surtout pour le plaisir d’avoir produit un bon poulain !

Depuis sa naissance, j’ai informé mon conjoint de cette histoire..Il a bien ri et est déjà en amour avec le poulain. Nous allons faire un blog sur Bodhi éventuellement afin de suivre les exploits de ce magnifique cheval en dressage.

Le 2 mai je suis allée passer une échographie abdominale, question de voir ou les tumeurs sont. Coup de théâtre ! On constate que j’ai bien deux tumeurs, une dans l’abdomen à la place de la rate et l’autre dans l’aîne mais rien d’autre !

Comme si rien n’avait grossi depuis 2 ans et demi !!!! Pas de ganglions, pas de liquide appellé ascite, un foie sain et les autres organes ne sont pas atteints !

Je suis sidérée par cette nouvelle.

Comment expliquer cet état ? Tellement de choses viennent de prendre une autre tournure. De plus, depuis le 26 avril, la médication actuelle couvre bien la douleur donc je n’ai pas à prendre d’interdose, ce qui est une bonne chose en soit. La nouvelle m’a tellement énervée que j’ai oublié de prendre mes médicaments le soir donc le lendemain matin je me réveille toute engourdie et des douleurs incroyables en provenance de l’abdomen me cloue littéralement dans le divan, ceci accompagnée de nausées. Il me faudra toute la journée pour rétablir la situation.

Depuis, j’analyse plus ou moins la situation. De fait je profite de cela; le temps magnifique me permet de monter pratiquement à tous les jours et je remercie le ciel pour ma bonne fortune.

J’ai téléphoné à mon médecin car ai-je encore ma place en soins palliatifs ? Serait-il mieux que je soit à nouveau suivit en oncologie ? Toutes ces questions seront répondues dans les prochaines semaines. Peut-être existe t’il d’autres traitements que la morphine, les anti-inflammatoires pour moi ? À suivre….

Une chose certaine: j’ai maintenant, pour la première fois depuis 2 ans, droit à faire des projets, à planifier plus que de mois en mois. Depuis le début, soit en 2007, je n’ai jamais voulu changer mes plans et j’ai toujours traité le cancer comme une simple faiblesse dans ma vie. Est-ce que cette attitude face à la maladie a eu un effet sur la progression ? Je pense que oui ! Ça vaut la peine de m’être acharnée à vivre !

Depuis le 26 avril, je n’éprouve plus de douleurs nécessitant les interdoses de morphine. Les tumeurs ne progressant plus, il me faut donc envisager un sevrage de la morphine.

Je ne me suis jamais sentie accro comme tel à cette drogue ainsi, le sevrage qui débute en mai va bien. De 111 mg par jour, je suis rendue à 81 mg à la fin de mai. Il ne faut pas aller trop vite dans cette approche car je pourrais expérimenter des douleurs musculaires, des nausées aussi. À date, rien de cela ne se produit. Mon énergie revient aussi à mon grand plaisir !

Mars 2013

Le mois débute déjà. Déjà deux mois de fait en 2013..Les jours filent à une vitesse….

Les douleurs ressenties dans l’abdomen se font sournoises; la morphine ne suffit pas certains jours à les calmer. Je suis désormais très constipée et donc le blocage intestinnal est probablement en train de se faire. Entre les vomissements et la constipation, le scénario se dessine lentement.

Quand et comment ? Combien de temps me reste-il réellement ? Je vis de l’espoir de pouvoir remonter à cheval ce printemps, de pouvoir avoir mal des muscles qui n’ont pas travaillé depuis la fin novembre, d’être raquée un peu !

Le destin ramène à nous Domingo de Grey, un poulain vendu il y a 4 ans déjà qui est en mauvaise posture suite au divorce de ses propriétaires. Yves et moi on se regarde un soir et on se dit: pourquoi pas ? Retrouver Domingo, cheval de 8 ans maintenant me permettrais d’avoir un cheval tout à moi, à monter et à présenter en compétition…La réflexion fut de courte durée que déjà mon chum saisit le téléphone. On laisse un message et on attend. Le surlendemain, le proprio nous téléphone tout heureux de nous parler ! L’affaire est vite conclue et le 15 mars, nous ramenons Domingo à la maison !

Quelle histoire ! Le grand et bon cheval est de retour ! Il s’entend bien avec les autres, remet Drakkar à sa place et protège la jeune jument Smoothies. Il se remet de plusieurs années en box et vit sa vie de cheval dehors avec les autres. Lui donner un équilibre de vie est mon premier objectif. Quand le ring sera prêt, je vais le remettre en forme. Tous ces projets me donne des ailes !

Domingo, celui que j’ai débourré alors que j’étais en chimio, que j’ai monté en compétition avec les effets secondaires, celui qui m’a toujours protégé est de nouveau dans ma vie ! Le voilà à son arrivée le 15 mars, mangeant tranquillement dehors. Il n’est pas certain qu’il est revenu à sa maison d’origine.

Domingo 15 mars 2013

En compétition alors qu’il avait 4 ans, je souffre de partout ce jour-là mais on arrive à se classer quand même !

Domingo de Grey

Quelques moments où je travaille la collection.. juste quelques foulées pour le plaisir !

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Les douleurs reprennent et les doses sont encore augmentées; ma qualité de vie s’en trouve améliorée. Il faut croire que l’effet Domingo y contribue aussi; je vis de la hâte de le monter chez nous à Saint-Paul, de sentir cette longue foulée à nouveau.

Le mois se termine donc ainsi, avec mon cheval qui se remet de tant de confinement et tranquillement nous reconnaît, nous donne son affection. De mon côté chaque jour me rapproche du printemps, malgré le froid et je rêve de ces journées où je vais monter Domingo. En attendant, je fais du ménage dans la maison et je me repose aussi car la fatigue est de plus en plus présente dans ma vie.

2013 Février

J’ai hâte au 15 février ! De mémoire c’est la date à laquelle les grands froids se terminent. Tout est glacé donc je met mes projets de travail au sol dans le placard et je me colle au poêle à bois.

Surprise revient ! Je m’ennuyais de la vieille jument que nous avons vendu l’été dernier donc j’ai appellé la proprio pour voir si elle serait d’accord pour nous la revendre; on ira la chercher demain. J’ai hâte de la revoir chez nous ! Elle est l’âme de notre élevage.

Dures journées où les tumeurs trombosent. Je me suis renseignée auprès de ma soeur sur l’évolution du cancer et voilà qu’elle m’explique comment la tumeur quand elle grossit se coupe de mon système sanguin et cela crée de la douleur. Donc quelques journées à sentir les tumeurs grossir et tromboser. Je sent aussi l’étendue des dégâts; elles sont maintenant tout autour de la cage thoracique et ont envahi la plèvre, l’enveloppe des poumons. Sensation d’être oppressée, difficulté à respirer, nausées qui ne finissent plus. Habituellement le processus dure quelques jours et ensuite la douleur disparaît, tout redevient normal.  Je suis impressionnée par l’étendue des douleurs, l’étendue du cancer dans mon corps.

J’ai eu le courage de vivre; aurais-je ce même courage pour mourir dignement ? Je lisais que les indiens sous la torture ne prononcaient aucune plainte et que celui qui s’éteignait sans un cri était considéré par les autres comme un grand et on lui mangeait le coeur.

Je n’ai pas appris à me plaindre, à être négative, à chialer. J’ai toujours cherché le positif dans chaque expérience de mon voyage sur cette terre. Mais en ce moment même je sus envahie par le doute. Est-ce que je manquerai de force, de courage pour me tenir droite dans la mort comme je l’ai fait dans ma vie ? Voilà donc les pensées qui m’habite ces jours-ci. Probablement que les froids intenses que nous vivions encouragent mes élans philosophiques.

Surprise est donc arrivée et ma consternation de voir qu’elle n’a pas été trimée depuis le mois d’août dernier; comment les gens font ils pour tant de négligence ? Donc on sort les pinces, la râpe car il y a urgence de refaire les pieds d’en avant. La corne est dure comme de la pierre..La force des Canadiens ! Yves doit m’aider car je n’arrive pas à tailler la corne de la muraille qui fait au moins deux pouces, le sabot qui a évasé..Ma colère gronde envers la personne à qui je l’avais vendu. Pauvre cocotte ! Dans deux minutes elle aura des beaux pieds mais il faudra que je recommence dans 2 semaines pour réellement corrigé les dégâts.

De retour à la maison je m’effondre dans le divan; ça fait 6 ans que je suis fatiguée, que je combat cette interminable fatigue. De tous les aspects du cancer, c’est la fatigue qui m’éteint le plus. Elle provient de tellement de source, que ce soit de la maladie elle-même, des traitements, des médicaments.

On parle souvent de la potentielle dépendance aux médicaments, plus précisément à la morphine, aux Dilaudid. Dans mon parcours, je ne me sens pas dépendante à ces drogues; je les prend car cela me permet de contrôler la douleur. Les interdoses, soit les doses de Dilaudid que l’on prend entre les doses de morphine à action lente, sont souvent à 0 dans mon cas. Mais quand j’en ai besoin, eh bien elles sont là et m’aident. Si j’étais dépendante, alors j’imagine que je prendrais tout ce que je peux. Je ne ressent aucun plaisir à ressentir les effets des drogues dans mon organisme; cela me fait dormir plus qu’autre chose et je déteste manquer une partie de la journée. Le temps est si précieux !

Février se termine par une autre bordée de neige…Que de neige cette année et il nous faut donc souffler l’enclos des chevaux plusieurs fois. La vieille Surprise dès son arrivée a bouleversé la paix entre Smoothies, la jeune jument amicale et paisible et Drakkar, le grand et fort fils de Surprise. Qu’a t’elle vécue de si difficile pour montrer autant de dominance et de contrôle sur le foin pour agir telle une furie quand il s’agit de nourriture ? Il nous faudra du temps et le réaménagement de tous pour retrouver la paix. Il faudra tenir Surprise dans un autre enclos, ramener la cabane à foin plus près de l’écurie, et tout à coup l’harmonie revient. Je vis ces jours avec beaucoup de stress ! Gérer 3 chevaux est plus difficile que lorsque nous en avions 10..C’est incroyable mais vrai.

Les jours se réchauffent enfin et me permettre de commencer à espérer et à croire au printemps.

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2013 Janvier

Janvier commence par le froid intense que je ne supporte plus désormais. Je m’emmtoufle dans tout ce que j’ai de plus chaud en pantoufle, couverture de laine, pyjame chaud, manteau, etc.

Ma médication couvre la douleur mais je suis à la limite en ce qui concerne la morphine. À 90 mg d’hydromorph contain, cela représente 900 milligramme de morphine comme le médecin m’a expliqué. Il faudra donc éventuellement envisager la méthadone quand ce sera le temps, quand la médication actuelle ne suffira plus.

Je vis toujours dnas la hantise d’un blocage intestinal. En effet, le carcinome périténoal finit à 90% des cas en blocage intestinal. Depuis deux ans, je suis habituée à vivre avec cette épée de Damoclès, ce revolver sur ma tempe. Je ne peux rien y faire donc voilà pourquoi j’ai décidé de vivre dans la joie, de faire de ma vie et de chaque évènement une occasion de bonheur. Il faudra que j,apprenne à vomir et à considéré ces épisodes comme des trop pleins de mon estomac.

J’aurais pu décider le contraire et reporter sur les autres ce qui m’afflige, les tordre de culpabilité, du syndrôme du survivant mais à quoi bon ? Ça sert à rien de faire souffrir les autres.

Je suis aussi suivie par l’infirmière du CLSC qui me donne une excellent service. Je vais bien, je me porte bien. Seule la fatigue m’envahit plus qu’avant, plus que cet automne. L’effort physique me cause donc une fatigue extrême et je peux rester quelquefois deux jours ou plus, allongée. J’ai tout accepté cela et je m’en contente.

Pour survivre, je me préoccupe des autres, j’aime les écouter, lire ou entendre leurs aventures, les conseiller aussi. C’est la façon que j’ai trouvé pour ma survie. Oublier ce qui m’affliqge et croire que je puisse être d’une certaine utilité pour les autres.

Et mes amis les chevaux aussi, que je ne vois pas souvent ces jours-ci à cause du froid.

J’aimerais, quand le temps sera plus doux, donc aller marcher vers le village de Saint-Paul pour garder ma forme physique. Il me semble que cela m’aidera. Le froid intense m’a plutôt gardé à l’intérieur même si j’avais des beaux projets d’aller dehors.

Les 14 et 17 janvier, j’ai eu des vomissements d’une violence inouïe, sans avertissement. Il me faudra apprendre à vivre ces épisodes. Du coup, je dois manger par petits repas. J’ai tout ce qu’il me faut pour gérer les nausées, gravol, Maxeran. Aldol en petites doses.

La douleur se manifeste surtout du côté gauche mais dernièrement elle est apparue du côté droit; est-ce mon foie ? ou autre partie ?

Dynamite est partie et Drakkar s’ennuie tout seul dans le pâturage; heureusement mon amie Anne-Marie Bélanger m’envoie un belle pouliche, Smoothies, pour tenir compagnie à l’esseulé. Avec quelle joie il l’accueille ! C’est émouvant. Avec quelle politesse et quel respect il l’a suit partout pour la sentir. En quelques jours ils sont maintenant bien tous les deux.

La semaine suivante nous tentons d’accueillir un autre cheval, un hongre, Maverick avec les deux autres mais Drakkar ne fut pas d’accord; la bataille a pogné entre les deux et il valait mieux pour Maverick qu’il se trouve une place ailleurs que chez nous pour la sécurité de tous.

Le mois est déjà terminé et il me semble que ça a passé vite !

Mes principes de débourrage et d’entraînements

J’ai un cancer et durant les premières années des chimios périodiques aux trois semaines, je devais donc trouver un autre moyen de débourrer sans nécessairement utiliser mes forces ou plutôt les utiliser comme il faut afin de ne pas m’épuiser. Aussi j’avais des peurs d’accidents; en ayant un cathéter branché dans la veine du coeur, je devais aussi éliminer le plus possible les accidents potentiels, éviter de me faire bousculer.

Je me suis mise à réellement observé mes poulains, comment les mères les éduquait et j’ai réalisé qu’il existait un langage entre eux et que ce dernier passait par les yeux le plus souvent. La séquence était la suivante pour les corrections: le regard posé sur l’intrus, puis l’oreille baissée, enfin les deux..Finalement on charge l’individu le plus loin que l’on peux.

Pour l’amitié c’était encore le regard et puis le nez cherchant l’ami, puis on l’accompagne, on pousse dessus toujours avec le nez, quelquefois en se collant contre lui.

Je voyais aussi comment chaque cheval faisait respecter sa bulle même dans les jeux, en ruant gentiment ou en secouant la tête.

Je me suis donc dis que si les chevaux arrivaient à se parler, je pourrais certainement le faire avec eux en surveillant leur regard. Comprenant que leurs émotions passent dans le regard et en analysant ceci, je pourrais évaluer mon entraînement, savoir quand ils étaient prêts à plus, respecter les étapes et savoir rester dedans quand je voyais que ce n’était pas compris.

Donc j’en suis venue à adapter les grands principes à ma condition et avec lesquelles j’allais basé mes débourrages et mes entraînements:

Pour moi, débourrer un cheval est un exercice de volonté et un test de confiance en soi.

Il faut être conscient que le cheval sent et ressent, que le langage est purement physique, que la pensée du cheval se trouve dans ses muscles, dans son corps. Le cheval est profondément attaché à sa harde, la harde est le principe de la survie; sortir de la harde, c’est s’exposer au danger, au prédateur. C’est devenir faible.

L’anxiété de séparation est la principale manifestation de la faiblesse du cheval et comme cavalier on doit se substituer à la sécurité qu’offre la harde.

Voilà comment je crois que le cheval perçois.

Le cheval désire aussi créer un lien avec l’homme. Depuis des millénaires, le cheval et l’homme entretiennent une relation particulière d’échange de bons procédés. Le cheval offre sa force physique et l’homme a appris à s’en servir sans totalement asservir le cheval comme on peut le voir chez le chien par exemple. Le cheval a conservé son langage, sa culture.

Le débourrage est donc un mélange de compréhension de tout cela, de ces éléments de base.

Une fois ces concepts compris, il devient relativement facile de demander au cheval de se mettre à notre service, si on comprend comment composer avec l’anxiété de séparation.

Au tout début, j’établit les règles et j’observe comment le cheval réagira.

Chaque cheval est une histoire. Même si les principes de dressage demeure les mêmes, la façon dont le cheval réagira est différente d’un individu à l’autre.

De mon côté, je devais être habitée par mon esprit jusqu’au bout de mes doigts et de mes orteils. Un peu finalement comme en éthologie où on prend conscience de l’effet que nous produisons sur les chevaux, d’apprendre à être convaincue et convaincante et surtout d’attendre que l’anxiété du cheval passe, que ce dernier se calme face à une nouveauté.

Il ne faut jamais être pressée; savoir fixé un petit objectif, s’y concentrer et si cela ne se passe pas comme on veut, savoir reculer, attendre et recommencer.

Il faut viser un état d’esprit chez le poulain de calme et de relaxation dans tout ce que l’on entreprendra, savoir éprouver de la compassion et de l’affection pour le poulain que l’on s’apprête à débourrer.

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Travail au sol

Ma première règle consiste dans le travail au sol à manipuler l’animal en toute sécurité.

Marcher en main

Apprendre au cheval à ne pas me précéder, à m’attendre, à reculer, à tourner et ce, dans le calme et la relaxation.

Donner les pattes

Donner les pattes, où le cheval va accepter de prendre son équilibre sur les 3 autres. Quand je prend l’antérieur, je m’assure en prenant le garrot et en le faisant bouger vers   moi pour m’assurer que le poulain prend un solide équilibre.

Depuis 2010, j’ai appris à trimer mes poulains, à entretenir les sabots. Comme je ne suis pas une professionnelle, le poulain doit apprendre à être patient. Ce travail m’a permis de réduire de 50% le travail au sol. Oui tant que ça ! En effet, éduquer correctement un poulain à réellement donner les pattes pour la trime a un effet sur tout le reste. On peux voir si le poulain garche sa patte, quand il s’appuie sur nous comment il ne nous respecte pas. Il y a beaucoup à faire dans ce simple exercice, beaucoup à voir où le respect est moindre, on peux aussi constater où on aura de la misère ailleurs avec le poulain.

Par exemple, si notre poulain hésite à prendre son équilibre sur ses 3 autres pattes, on aura de la difficulté dans la jambe isolée plus tard une fois monté. Il paniquera de la même manière, résistera de la même façon.

Donc vaut mieux régler à la base tous les aspects du respect, de l’équilibre et de la patience.

Apprentissage de la longe

En commencant par un petit cercle et en tassant l’épaule du cheval pour que celui-ci accepte d’agrandir le cercle sans accélérer. Il apprendra aussi à ne pas couper le cercle, à utiliser ses deux postérieurs pour se tenir. Finalement apprendre aussi à tenir sa vitesse.

Un poulain qui nous reconnaît comme leader va se coller sur nous et de même si il a peur. Il faut l’encourager fortement à s’éloigner de nous dans la confiance.

Montrer au cheval avec l’usage de la chambrière, laquelle sera promenée sur le cheval au début pour le désensibliser, pour lui montrer que ce n’est pas un outil pour faire mal, mais qui le dirigera.

Et je vais répéter ces étapes jusqu’à ce que tout soit compris et exécuté dans le calme et la relaxation. Mon but est que le cheval comprenne ce que j’attend de lui et le fasse dans un esprit de collaboration et de confiance mutuelle.

Je vais aussi attacher le poulain à un cable élastique de type Bungee pour lui apprendre à être attaché, à rester calme et confiant et à attendre. C’est très important dès les premières minutes du dressage à apprendre au cheval la patience, à attendre le cavalier et cela va se réfléter tout au long du travail, cela prendra aussi toute son importance une fois monté.

Étapes de la selle, de la bride

Je commence par le tapis; je promène le tapis de selle partout sur le cheval et ensuite je le laisse en place et je le replace tant que le cheval bouge.

Ensuite la selle et je ne sangle que légèrement, juste assez pour que la selle demeure en place.

J’emmène le cheval au licou dans le manège et je le longe; si tout va bien, ce sera un exercice sans histoire mais il n’est pas rare de voir le cheval tentant de se débarrasser de la selle en ruant fortement; il faut donc accompagner le cheval et le laisser dans cette étape tant et aussi longtemps que cela se produit. On peux aussi laisser le cheval libre dans le manège, tant qu’il n’essaie pas de se rouler avec la selle, question de protéger l’équipement aussi.

Vient ensuite la bride que je met par dessus le licou pour qu’il n’y ait aucune pression sur le mors; C’est très important de protéger la bouche du cheval en tout temps. La bouche est très très sensible et il faut donner le temps au cheval de s’habituer au mors tout en gardant cette sensiblité.

Une fois que l’on est capable de longer notre cheval aux trois allures, sur les deux côtés sans qu’il n’y ait d’inconfort, que la foulée est égale, sans irrégularités ce qui pourrait indiquer qu’un membre n’est pas sain, alors seulement on commence le travail monté.

Il faudra beaucoup de patience et s’attendre à répéter ces étapes jusqu’à ce que tout se fasse dans le calme et la relaxation. Il faut aussi évaluer à quelle vitesse le cheval va intégrer, si nous jouons notre rôle de chef, de leader. Si nous donnons au cheval suffisamment de confiance et d’autorité pour qu’il se sente bien.

Le cheval va manifester à travers l’anxiété de séparation son niveau de confort ou d’inconfort.

Travail monté

Au début je me fais aider par quelqu’un, surtout au tout début. Une fois le poulain monté une fois, mon chum les guide quelques fois et par la suite je part seule. La personne la plus importante est celle au sol, donc habituellement mon conjoint les rassure et maintient un climat de confiance pendant que je suis sur le poulain.

Graduellement, j’installe les aides de la voix aux gestes pendant que mon chum promène le poulain en maintenant la confiance.

C’est ce lien de confiance que j’ai développé qui va m’aider le plus à obtenir la collaboration du cheval. Pas la force, pas par la crainte de moi mais bien dans la confiance et dans l’amitié en ne bousculant jamais le poulain.

Immobilité au montoir

Voilà la première chose que j’apprend au cheval. Demeurer immobile lors du montoir. Je commence par amener le poulain au montoir et rester sur le montoir à ses côtés. Au début quelques secondes et je remercie pour ensuite allonger la durée.

Je met ensuite le pied dans l’étrier et j’attend de voir si le poulain bouge. Si il bouge, je garde mon pied et je me colle à lui, sur le côté en faisant un pli intérieur avec la rêne pour qu’il tourne. Il va tourner sur lui-même plus ou moins longtemps et il va arrêter à un moment donné. Alors j’enlève mon pied. Je ramène le cheval au montoir et je recommence.

Je vais répéter cette étape, même une fois monté jusqu’à ce que je puisse arrêter le cheval à tout moment et qu’il se tienne immobile, les rênes sur le cou sans bouger. Pour ce faire, quand le cheval bouge, je prend une rêne et sans mettre aucune jambe, je le fait tourner sur lui-même jusqu’à ce qu’il arrête. Dès que le cheval arrête, je laisse les rênes sur le cou et je n’y touche plus du tout. Si le cheval recommence, je répète alors l’exercice.

Personnellement j’aime avoir un cheval qui ne bouge pas au montoir, sur lequel j’ai le temps d’installer mes étriers, de m’installer avant de partir. Ça prend beaucoup de temps pour les rendre immobiles. Certains le seront automatiquement, mais d’autres surtout les sang plus chauds auront de la misère avec ça. Pourtant, il faut les rendre immobiles car c’est plus sécuritaire.

Imaginer le cheval qui grouille, moi qui monte et tout à coup, il part sans raison, et je tombe..Je ne peux supporter ne serait-ce que l’idée que cela pourrait m’arriver. Il faut arriver à les rendre immobile pour toujours leur apprendre le respect, la patience et attendre les ordres du cavalier. C’est aussi une autre manière de maintenir le calme et la relaxation.

Ensuite je peux prendre les autres étapes, soit la jambe isolée exécutée par les pivots pour prendre le contrôle des postérieurs en faisant bouger le cheval avec mes jambes d’une part.

Quand on monte un poulain, la prochaine étape est de prendre le contrôle des épaules en maintenant nos mains basses comme si elle étaient comme des rênes élastiques. Les chevaux qui spookent, sont des chevaux dont on n’a pas le contrôle des épaules.

Les entraînements

Le débourrage étant de rendre un cheval sécuritaire à monter aux trois allures, je prépare donc le poulain dans cet objectif.

Au début, je vais utiliser le licou au lieu des rênes et mon conjoint se tiendra au sol avec la longe. On va se promener ainsi dans le manège en faisant des arrêts/départs, des changements de direction, des cercles, des serpentines.

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Tranquillement je vais utiliser ma voix, ensuite mes jambes et bien sûr mes mains pour commencer à installer les bases du travail.

Environ 3 ou 4 séances seront nécessaires et ensuite je pourrait partir en solo.

Il est important de commencer par la jambe isolée et ensuite de faire battre les mollets contre les flancs du poulain pour l’initier aux jambes, au travail des jambes. Tant que cela n’est pas compris, on doit continuer en utilisant les cercles, les serpentines pour garder le contrôle sur le poulain.

Dans le travail, le cercle est l’ami du cavalier. Avec les cercles, on peux ralentir le poulain, travailler à déplacer les épaules, donc prendre le contrôle de celles-ci. On s’en sert aussi afin de mieux équilibrer le poulain.

Les serpentines viendront ensuite en utilisant notre poids pour aborder les demi-cercles, améliorer la souplesse des épaules du poulain ainsi que son équilibre sous cavalier.

Il faut se souvenir que 15 à minutes, 3 fois semaine suffisent amplement pour commencer le travail. Un poulain est un cheval en devenir dont la croissance n’est pas arrêtée et il faut en tenir compte dans le travail car le centre de gravité du cheval change constamment durant sa croissance.

Le poulain s’épuise vite, sa capacité de concentration est limitée; comme un enfant il faut savoir demander peu et récompenser beaucoup.

Je travaille toujours en tenant compte de l’équilibre du poulain, de favoriser sa prise d’équilibre donc la foulée ne sera pas trop rapide pour qu’il apprenne à se tenir le plus possible et ce, depuis le début des montes.

Si on va trop vite, si on pousse trop le poulain, on risque de se retrouver avec un poulain qui va tomber sur les épaules, incapable de se tenir et donc va constamment accélérer.

Il est important au début de relaxer nos jambes le plus possible et d’utiliser nos pressions pour l’amener à prendre le mors, à le sucer.

Dans l’acceptation de la bride, le poulain va chercher par toutes sortes de position de l’encolure à tester le mors. Donc toujours garder une tenue des rênes comme si on voulait éviter que le mors sorte de la bouche du cheval…Pas plus que cela. La main doit accompagner le poulain dans son mouvement, surtout au pas et au galop, les deux allures où l’encolure bouge beaucoup.

Les doigts doivent être fermés autour des rênes pour faciliter le contact; quand le poulain prendra le contact, nos mains vont accompagner le mouvement mais si nos doigts sont ouverts, si les rênes glissent, on se trouve à refuser le contact.

Dans l’acceptation du poids du cavalier, le poulain va vivre la peur la plus terrible qu’un cheval puisse avoir et c’est la perte de son équilibre. Il sera important de le laisser avancer à son ryhme, de faire des pivots et surtout de le laisser prendre son équilibre sous le cavalier. Par la suite, il est important de se servir du transfert de notre poids pour leur apprendre à tourner.

L’acceptation des jambes se fait par le fait de coller nos jambes contre le poulain et de tranquillement en battant nos mollets contre les flancs lui indiquer ce que l’on veut, soit la mise en avant. Ce sont les premières leçons de jambes.

Dans le débourrage je n’hésiterai pas à faire un tour au pas à chaque fois que le poulain va apprendre et réussir quelque chose de nouveau pour le laisser prendre conscience de ce qui arrive.

Voilà donc mes commentaires sur le débourrage, mon opinion et mon expérience.

L’histoire de Dynamite

Dynamite voyait le jour le 7 juin 2008.

Une belle pouliche bai avec des pattes interminables. Lorraine, sa mère TB la regardait avec affection pendant que la pouliche se secouait pour vivre.

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Ce jour-là, je préparait mon beau Panthère pour une compétition le lendemain, donc savonnage, démêlage de crinière tout en surveillant la nouvelle venue et comment se débrouillait t’elle.

Je lui avais donné du colostrum de notre jument Surprise dont le petit, Drakkar, était né deux jours avant, donc j’avais du lait en quantité et surtout le précieux colostrum de Surprise.

Dynamite avait des très longues jambes, le temps passait, je lui donnait du lait à la seringue mais elle ne se levait toujours pas. Elle a fait plusieurs tentatives mais s’écroulait invariablement.

Cela nous inquiète un peu et aussi Lorraine commence à s’éloigner de la pouliche !!!!

Nous allons livrer Panthère sur le site de la compétition, on discute du cas de Dynamite avec d’autres personnes et finalement on conclus que les jambes sont trop longues, donc la pouliche étant nourrie quand même ne fait pas d’efforts.

On rentre à la maison et là, je me tanne, je rentre dans le box et je lui gratte fortement le dessus de la queue..Pour aussitôt la voir bondir debout. Pour s’écrouler à nouveua..Je recommence et là la voilà debout ! Il ne reste qu’à lui montrer les tétines..Lorraine s’est aussitôt rapprochée et FINALEMENT la pouliche gambade dans le box, boit à sa mère donc le poulinage est terminé.

Jour 2, la pouliche a beaucoup d’énergie !!!! On entre pour commencer la désensibilisation et quelle tornade ! Je décide donc de lui donner le nom de Dynamite, à cause de cette fabuleuse énergie.

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Au 5 ième jour, nous sortons, Lorraine et Surprise avec leurs poulains. Ces derniers se délassent enfin, explore un peu. Surprise gère son poulain pendant que Lorraine s’occupe de Dynamite. La petite adore sa maman, se colle dessus et surtout essaie de se dépêtrer avec ses longues jambes.

Le 7 ième jour, nous décidons de laisser dehors en permanence, comme nous avions l’habitude de le faire, les deux juments et leurs poulains dans le grand pâturage bien clôturé.

Et au 9 ième jour, je me réveille et je sort en trouvant Lorraine empêtrée dans la clôture qu’elle a arraché, couchée sur le côté avec sa pouliche qui attend tranquillement que maman se lève. Quel spectacle ! J’ai le coeur qui bat fort, je courre à la maison, j’appelle le vet en panique. Car c’est la panique ! Malgré que j’aille dépêtrer Lorraine, elle n’arrive pas à se lever et elle fait des efforts ! Je lui donne de l’eau qu’elle boit avidement, de la moulée qu’elle mange un peu.

Qu’est-ce qui s’est passé et quand est-ce arrivé ? On ne sait pas, on n’a pas d’explication. Est-ce que la jument a eu peur de quelque chose ?

Lorraine dans ses tentatives a une pattes arrière complètement molle, comme du chiffon, comme si tout s’était disloqué dans sa chute…Impossible de la relever, on laisse la pouliche boire une dernière fois et le vet procède à l’euthanasie. Mon coeur chavire..Qu’est-ce qu’il va advenir de Dynamite ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Et comment ?

Je suis incapable d’assister à l’euthanasie, ma tête remplie de tous ce qui va arriver, mon coeur éteint. Mon chum sort la jument au tracteur et heureusement la compagnie passait déjà ce matin là pour un autre cheval donc embarque Lorraine le même jour.

Nous voilà seuls avec la pouliche et le travail commence. Ça boit 7 fois à l’heure un jeune poulain de 9 jours…Me voilà donc au biberon, à la faire boire jour et nuit. La deuxième nuit, je manque le cadran et je retrouve une Dynamite furieuse dans son box qui me pille sur les pieds, affamée. Pauvre petite !

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On la sort 4 ou 5 fois par jour,, mon chum la fait courrir mais bien tôt, elle se met sur 2 pattes pour mimer mon chum; il est plus que temps de la réintégrer dans le monde  des chevaux !

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Une amie m’envoie le système qu’elle a mis en place pour que le poulain boive quand il veut et mon chum installe tout cela dans le box.

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Je l’entraîne vers sa nouvelle source de lait. Pendant donc deux mois, à raison de 15 litres par jour, je prépare le mélange de Foal-a-lac patiemment. On changera la tétine d’agneau à tous les 5 jours, en la préparant bien avec la stérilisation. La pouliche réagit bien et tètera cette tétine pour avoir son lait.

18 juin 08

Je commence à parler à Surprise, à sortir la pouliche avec Surprise et son poulain. Au début Dynamite a peur de Drakkar mais tranquillement, à force d’insister, Surprise accepte Dynamite.

Il aurait fallu que j’enduise Dynamite avec le crottin de Surprise pour que la jument puisse reconnaître son odeur mais je l’ignorais à ce moment là.

Donc, cela fait étrange de voir Surprise suivie des deux poulains. Drakkar empêchera toujours Dynamite de boire à sa mère donc je transporte le système dehors pour que la petite boive mais très tôt Dynamite boit de l’eau et mange de la moulée. Elle se débrouille bien et respecte sa mère d’adoption.

Les poulinières font énormément pour leurs poulains; elles sont là en permanence, les éduquent, les protègent. J’ai depuis ce jour tellement de respect pour les poulinières !

Quelle sera son avenir ? Comment va t’elle se développer ? Tant de questions fourmillent dans ma tête ! Mais la voir grandir et se battre pour survivre est quand même un beau spectacle de la force de vivre !

10 juillet

On a donc sevré les deux poulains de Surprise vers 5 mois et nous les avons mis dans un parc à poulains doté d’un grand abri. Les poulains grandissent bien, notre vétérinaire, à chacune de ses visites examine la pouliche et trouve que nous faisons un beau travail.

Drakkar et Dynamite jan 2009

La voilà à un an, se prélassant au soleil, en compagnie de son demi-frère Drakkar. Il me faudra aussi lui donner du yougourt pour remplacer les enzymes nécessaires pour que Dynamite mange du foin et que se fasse la transfert; normalement le poulain va obtenir ces enzymes en mangeant le crottin de leur mère.

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Dieu qu’il fait chaud !

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À 1 an, nous séparons les deux poulains; on envoie Dynamite avec les autres pouliches et Drakkar avec les poulains et sa mère Surprise qui s’entend mieux avec les garçons. Voilà donc notre Dynamite, à 2 ans avec Tsunami qui elle aussi veille sur la plus jeune.

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Leur vie s’écoule tranquillement et Dynamite devient une belle et grande pouliche.

Dans le groupe c’est Orla et Shannon qui s’occupe de son éducation; on voit quelquefois les filles mettrent Dynamite en pénitence, cette dernière piochant toute seule dans son coin mais ensuite revenant auprès des autres quand elle s’est calmée.

Tous les jours, nous nous occupons d’elle, nous la manipulons; Dieu qu’elle est chatouilleuse ! C’est à force de se faire respecter que nous ajoutons notre éducation à celle du troupeau. Mais rien n’est facile ! Dynamite n’a pas peur de l’homme, elle nous considère comme des chevaux donc il nous faudra adopter certains comportements des chevaux entre eux pour l’éduquer face à nous. Montrer notre derrière pour menacer de ruer, la faire reculer. Elle finit par devenir assez douce avec nous mais demeurera mordilleuse.

Vers deux ans, je commence le travail au sol. Dynamite est une joueuse, aime se cabrer et se sert bien de ses pattes. Son éducation prend forme car elle est intelligente, donc apprend très vite.

Vient le moment du débourrage où elle se comportera très bien. Dynamite a les mêmes qualités que son demi-frère Télémann et sa demi-soeur Orla ainsi que les mêmes défis ! Ce sont des chevaux braves mais qui aiment jouer aussi donc il me faut respecter cela et les amener à se comporter comme il faut. Tout ce temps passé avec elle; je m’attache à cette pouliche !

Dynamite au débourrage

Annonces FEQ 3

L’été 2012 s’achève. En septembre, on débute le vrai travail en la montant 3 fois par semaine. Dynamite me démontre tout son potentiel, sa puissance, sa solidité. Elle est calme, brave malgré son énergie débordante; heureusement, elle vit dehors donc dépense une certaine part de cette force qu’elle porte en elle.

Dynamite FEQ 3

Avec l’expérience de Dynamite, nous avons appris à être des parents-chevaux, à comprendre encore plus le rôle incroyable des poulinière et comment ce fut difficile de remplacer la mère, et que malgré certaines périodes où on a trouvé que la tâche était grande, nous avons réussi à faire de cette pouliche une solide citoyenne.

Dynamite a maintenant une belle vie à vivre et je lui souhaite de trouver son cavalier.

2012, toujours vivante !

J’ai passé l’année 2012 à me préparer à partir, à surveiller mes symptômes, à combattre la fatigue.  Est-ce que j’ai peur ? Moins qu’avant. Une chose par contre, je ne tomberai pas avant que le cancer ne frappe totalement. Être debout, avoir encore des rêves, caresser des projets font encore ce que je suis.

Tout va bien avec ma médication même si cette dernière augmente périodiquement. Je suis à 12 mg d’hydromorph contain, auquel on ajoute le Neurontin, le Naproxin. Mes interdoses de Dilaudid sont de 2 mg aux 4 heures.

En 2012, j’ai pu débourré et monter 3 chevaux. J’ai pu aussi faire de la compétition avec Shannon et donc j’ai vécu quand même de manière assez confortable.

Est-ce mon attitude face à la vie qui ralenti l’évolution de mon cancer ?

Probablement

Je ne me pose plus autant de questions par rapport à l’existence et j’ai toujours essayé de faire quelque chose de positif chaque jour, ne serait-ce qu’une toute petite chose, aussi anodine que de laver une armoire. Aider quelqu’un, écouter une âme en peine, me soucier des autres m’aide à oublier ma propre condition. Je suis quelqu’un de positif face à l’existence et j’essaie toujours de voir le verre à moitié plein. Je me contente de ce que j’ai et de ce que je suis; j’ai appris après toutes ces années à respirer. De nature très réaliste, je sais que tout aura une fin, que tout ne sera pas toujours comme aujourd’hui; je suis capable de vivre en portant l’inévitable en moi.

Comment fait-on pour vivre sans avenir ? Je me sens comme quelqu’un qui a perdu son emploi. Un grand vide qui’il me faut remplir de petits projets à tous les jours, ne serait-ce que nettoyer une armoire, repeindre un mur, nettoyer des fenêtres, faire des commissions, m’occuper de mes fleurs et du jardin. J’ai, au cours des année,s développé une discipline de vivre le moment présent, d’accepter ma situation, de supporter la souffrance. Je me suis mise à examiner comment ma soi dite prison de la maladie m’a permis de devenir meilleure, comment j’étais comme personne et ce que je voulais changer.

Mais je ne peux changer tout à fait; je serai toujours attachée aux résultats, j’aurais toujours des projets pleins la tête..J’aime vivre et sentir cette fébrilité liée à l’ébulition des idées !

En même temps je me détache, je prend le long chemin où les choses perdent de leur importance sans nécessairement que cela me rendre triste.  Je cesse de souffrir dans la mesure où je n’ai plus aucune attente par rapport aux autres et à la vie. Je fais mon chemin en me nourrissant de mon être, je me concentre à rayonner pour moi seulement.

Il y a des jours où je suis incapable de me lever et d’autres où je peux fonctionner normalement. Mais je dois éviter tout effort physique; cela me met à plat pour un jour ou deux.  J’ai accepté cela.

Il y a des jours où la douleur prend le contrôle de mon corps, ces jours où je dois éviter de paniquer et simplement essayer de contrer cette douleur sans me poser de questions.

Monter à cheval demeure mon sport favori car le cheval me porte et j’ai finalement appris à monter sans effort. Je crois que le jour où je cesserai de monter sera le jour où je commencerai réellement à mourir. J’ignore totalement la nature des forces en présence qui m’aident à monter; cela demeure un grand mystère. Comment monter à cheval demeure un exercice de volonté pure. J’ai le goût, j’y vais et j’y suis; le cheval me porte; il attend car je lui ai appris à le faire, il exécute aussi pour les mêmes raisons mais je sens toujours qu’il a un certain plaisir à se laisser monter. Il est heureux d’être avec moi.

Voilà donc comment j’ai abordé la perspective de vivre en 2012.

Après l’hiver, je retrouve ma belle Shannon toute reposée et de bonne humeur; je la retrouve avec sa joie et avec sa douceur. Elle a à peine perdu un peu de muscle et se remet au travail avec entrain !

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Nous recommencons donc à nous préparer pour la saison 2012, en niveau 1. Finalement le travail porte ses fruits et le repos de l’hiver a été très salutaire. Comme j’ai déjà mentionné, on ne donne jamais trop de repos aux jeunes chevaux. En l’espace de deux mois, Shannon est prête pour le niveau 1 !

J’ai toujours par contre le doute que ma selle ne convient pas à Shannon mais en l’absence de solution, je continue le travail avec elle. Malgré tout, elle me donne les mouvements dont je l’ai toujours sentie capable de produire. Elle aura 6 ans, est plus forte que jamais, devient adulte.

À ce moment je réalise à quel point les chevaux sont faibles à 3 ans et comment, année après année, leurs morphologies changent et les rendant plus forta, plus aptea, mieux équilibréa sans qu’aucun travail ne soit fait comme tel. Quand les bases sont bien faites, il n’est donc pas nécessaire de taper sur le clou; c’est dans le laisser aller, les périodes de repos que ce concrétise les résultats d’eux-même.

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Je tente donc à nouveau de monter et de compétitionner en niveau 1 mais je me rend compte que ma résistance n’est pas là, que je ne serai jamais capable d’aller plus loin. Shannon est brillante, généreuse et bourrée de talent. Au delà de ma forme physique, il faudra un cavalier en santé et surtout une bonne selle pour amener Shannon plus loin dans sa vie de cheval de dressage.

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Je poursuis aussi l’entraînement de Drakkar et de Dynamite à la maison. Mettre tranquillement les bases sur ces deux poulains, à raison d’une fois par semaine. Malgré le peu de travail, les poulains progressent tout en continuant de grandir.

Finalement, j’ai eu l’occasion de faire venir des experts en selle, les gens de la compagnie Schleese, un fabricant de selle résidant en Ontario. J’achète une selle ajustée à Shannon et le miracle se produit ! Tous les problèmes que j’avais sont désormais réglés !!!! Il aura fallu quelques mois d’attente.

Comment une selle peut affecter un cheval ! Shannon cesse automatiquement de secouer sa tête dans tous les sens, elle ne joue plus avec son mors mais sera à la recherche de son équilibre durant ques semaines.

Elle n’a plus besoin d’être poussée puisqu’elle n’a plus cette selle qui lui serrait les épaules; son impulsion est donc meilleure. Que dire de son caractère ! Je retrouve la douceur de ma pouliche !

Je n’ai jamais cru qu’une bonne selle pouvait tant affecté le caractère et l’attitude générale du cheval ! Par notre ignorance, les chevaux endurent beaucoup de choses. Notre mauvaise équitation, des selles non adaptées.

En août, ma belle pouliche nous quittera donc avec sa nouvelle propriétaire. Notre vieille Surprise de son côté a trouvé une femme pour en prendre soin. Il ne me reste que deux poulains. La vie de la Ferme touche donc à sa fin, celle de mon aventure équestre aussi mais je profite de chaque moment.

En octobre, j’ai eu mes selles adaptées à mes deux derniers poulains pour leur bonheur et le mien. Dynamite qui ne galopait pas en ligne droite le fait maintenant sans problème. Drakkar qui n’avancait plus est maintenant en impulsion et seul l’arrivée des froids m’empêchera de continuer le travail de l’automne.

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Ainsi arrive donc les grands froids, ceux qui rendent le sol si dur, si gelé. J’applique mes principes du repos des poulains en toute connaissance de cause; au début ils me cherchent à la clôture, ne sachant pas trop ce qui se passe. Aveons-nous été oublié ? à tous les matins je vais les saluer, les caresser sur le nez, leur parler, prendre de leur nouvelle.  Au bout de quelques semaines ils sont habitués à ce repos et donc se prélassent tranquillement.

La médication a changé; je suis maintenant à 90 mg de hydro morphine contain, à laquelle on ajoute le Neurontin, l’Aldol, le Naproxin et l’Oméprazole.  Un beau cocktail ! Et pourtant ces médications couvrent à peine la douleur donc je dois avoir recours aux Dilaudid de temps à autre en interdose de 8 mg.

Avec les chevaux, j’envisage le travail au sol pour réaliser que cela les amuse et qu’ils se prennent au jeu. La relation n’est pas brisée, seulement différente. J’aurais voulu monter dans la neige mais la nature a décidé de nous envahir de la masse blanche très tôt dans la saison. Il ne sert plus à rien de croire que je puisse monter dans trois pieds de neige.

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Donc on on attendra la fin de l’hiver.

La question qui se posera sera la suivante: dans trois mois, aurais-je la santé et la force pour remonter. J’ose croire que oui !

Une bonne et heureuse année à tous ! xx

2011 tout se concrétise

L’hiver 2011 se termine avec l’entraînement de Tsunami, qui progresse de manière fulgurante, une fois sa dent de loup extraite. Elle n’ouvre plus la bouche et galope maintenant avec aisance des deux côtés.

Les dents de loup sont douloureuse pour les chevaux. Elles influencent la façon de manger, mais plus encore, la douleur peut influencer jusqu’au mouvement du cheval. Plus elles sont petites et plus elles sont difficiles à détecter, plus elles sont douloureuses. Malgré deux vétérinaires, c’est finalement un dentiste qui a mis le doigt sur le bobo.

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Je la ramène à la maison, aura un repos et ira chez l’entraineur deux mois plus tard.

Dans ma philosophie de débourrage, j’accorde une grande importance au repos des poulains. À leur permettre de se reposer entre deux périodes d’entraînement. J’ai découvert que cela leur permettait de réfléchir et d’enregistrer ce qui s’est passé. On ne donne jamais trop de repos à un poulain.

De mon côté, je caresse toujours le rêve de monter en niveau 1, atteindre au moins ce niveau dans mon existence équestre.

Pour le jeune cheval, le niveau 1 représente un bon saut et il faut y aller lentement.

J’avais envoyé Orla chez un entraineur pour deux mois et lorsqu’elle est revenue, j’ai aussitôt envoyer Shannon avec l’intention de la faire entrainée pour qu’elle fasse le niveau 1. Mais j’ai toujours un problème de selle pour elle. Toutes sortes de circonstances font que je n’arrive pas à lui trouver une bonne selle. Finalement j’en trouve une qui semble convenir.

Elle revient à la maison en Avril et j’envoie Tsunami pour 3 semaines. Tsunami ne reviendra jamais chez nous puisqu’elle trouve une bonne famille et évolue depuis en chasseur depuis.

En Mars 2011, Orla nous quittera pour continuer avec sa nouvelle propriétaire.

Il ne me reste donc à la maison que Télémann, Shannon, les deux derniers poulains que je vais seulement commencer à l’automne et notre vieille jument Surprise.

Commence donc la saison en Mai et il pleut sans arrêt donc difficile de monter.

Vient le jour où je peux monter et ce ne fut pas une belle journée. Ma Shannon si douce se rebelle, se cabre et je ne retrouve plus rien de la gentille jument que je connaissais. Est-ce que l’entraînement de l’hiver l’a affecté ? Est-ce que cela a été trop dur ? Je suis découragée.

Il me faudra beaucoup de temps pour retrouver ma paisible jument.

En fait malgré tous mes efforts, malgré tous mes questionnements, je n’arriverai pas à la retrouver tout à fait. Je peux faire baisser son niveau d’anxiété, arriver à la monter sans trop de problème mais l’esprit n’est plus là et la joie a disparu.

J’ai fait ma saison de niveau 1 quand même mais je réalise que de mon côté, ça prend beaucoup de résistance pour monter ce niveau et mes forces s’amenuisent tranquillement. Le cancer a envahi mon diaphragme donc je m’essouffle très vite, je faiblis rapidement.

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Je réussi quand même à ramener ma douce Shannon avec des meilleures dispositions et alors que j’éprouve des gros problèmes de santé, en août, quand je vomit partout,  nous réussissons à nous classer 3 ième ce qui est en soi un exploit pour moi.

Monter le niveau 1 a été un rêve et j’y suis arrivée. Cependant la résistance physique que cela demande est au-dessus de mes forces. Je n’arrive pas à garder le rythme et faire une reprise de 4 minutes représente tellement de difficultés ! Je m’essoufle rapidement, je n’arrive pas à garder la même énergie et je ne rend pas service à ma pouliche.

Je prend donc la décision de retourner dans ce que je fais de mieux, le débourrage des poulains, leur éducation, la mise en place des bases. Cela m’amuse et représente suffisamment d’exercices pour moi.

Le jeune Télémann progresse bien de son côté et je me dit dans mon for intérieur que je suis très compétente pour maintenant entrainer mes jeunes chevaux, que je n’ai plus besoin de personne.

J’ai emmené Télémann en niveau entraînement et nous avons très bien fait. Ce jeune cheval est facile à monter, il possède des très belles allures et ira loin dans sa vie donc je ne sens aucune pression pour lui demander davantage.

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Je maigrit à vue d’oeil, ce qui n’arrange pas les choses. Dans le cancer, on éprouve toujours la fatigue; je ne me souviens plus d’un moment où cette fatigue ne m’accompagne pas, où elle n’est pas présente. Chaque jour devient alors tellement lourd ! Il me fait combattre cela plus que tout.

Durant l’été et le début de l’automne, mon équitation se raffine et j’accpete de plus en plus le poids que le poulain propose dans mes mains, mon timing des aides s’améliore aussi. J’y suis donc arrivée ! Je suis devenue meilleure cavalière par ma persévérance.

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L’été et l’automne s’achève donc. Je suis prête à débourrer mes deux derniers poulains Drakkar et Dynamite. Ça se passe bien et je les laisse dans un certain repos.

En novembre j’emmène Drakkar pour deux mois à Mascouche pour deux mois. Il reviendra vers la fin décembre à la maison. Pendant ce temps, le jeune Télémann nous quitte et fait la joie de sa propriétaire depuis.

Drakkar expérimente ses premiers jours en manège intérieur:

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Je le prépare aussi à faire de la randonnée, du travail en champs ouvert.  Toujours les mêmes problèmes de selle aussi avec lui ! Ses épaules sont si larges que j’arrive à peine à trouver une selle pour ce deux mois de travail.

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Shannon aura un congé de l’hiver et va demeurer tranquille à la maison.

En décembre 2011, Télémann recontre sa nouvelle propriétaire et nous quitte.

Je suis épuisée. J’ai de la difficulté avec le froid. Le kilométrage de Saint-Paul à Mascouche a eu raison de moi donc je décide de laisser les poulains à la maison et de me reposer.

Autant dans ma vie j’étais quelqu’un qui réchauffait les bottes et les gants des autres, autant j’ai adoré l’hiver mais tout à coup je n’arrive plus à me réchauffer ! Le froid m’envahit et m’engourdit rapidement, malgré tous les vêtements que j’essaie. Il est donc temps de rester à l’intérieur.